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samedi 8 octobre 2011

Ton nerf de boeuf reste.


Bonjour à tous.
L'autre jour, je me prenais joyeusement la tronche avec un petit frère anarchiste qui m’exhortait à radicaliser à tout prix mon engagement au quotidien alors que moi, tout ce que je voulais, c'était boire mon Picon bière sans servir de défouloir politique à ce p'tit con fier. Bref, le ton monte, je m'agace, le sommeil manque de trop agir et la finesse de ma diatribe, qui a sut clouer le bec à plus d'un inopportun, s'émousse au fur et à mesure que l'alcool envahi mes veines sclérosées. En clair, j'ai les nerfs et il faut que je les passe sur quelque chose.
Alors, autant vous prévenir tout de suite, je ne suis pas homme à décharger sur ma compagne la haine accumulée par cette discussion fratricide. Déjà parce que je ne fais jamais ça sur commande, il me faut une ambiance, une peau de bête, un feu de cheminée et un minimum de tendresse, ensuite, parce que Carole, comme elle ne s'appelle pas, me fout les pétoches chaque fois qu'elle-même laisse la colère endormir sa raison. Or si j'en crois la vapeur dense qui s'échappe de ses narines à chaque soupir exaspéré qui ponctue les échanges virils que mon cadet et moi-même nous nous envoyons comme autant de balles de tennis enflammées, la femme de ma vie pourrait bien causer ma mort en me foudroyant de son regard froid des colères sourdes.
Il me faut donc trouver une autre cible pour y déverser ma bile sans risquer ni mon couple, ni de mettre à terre mon frangin et de lui faire comprendre mon point de vue à grand coup de tartes dans la gueule.
Après quelques tentatives infructueuses de manipulations diverses censée impliquer la responsabilité de mon entourage dans la noirceur des mon humeur, je décidais de finalement retourner ma rancœur contre le seul enfoiré responsable de mon malêtre et d'appuyer sur la détente. Je me suis donc appliquer durant le reste de la soirée, à punir ma bêtise consistante, mes frasques incohérentes et mon aigreur massacrante aidez d'un whisky sans âge et d'un cigare cubain. Bon ok, c'était de la bière tiède et des clopes à rouler soi-même mais j'ai pas les moyens de déprimer dans le luxe alors flûte!
Toujours est-t-il que me voilà accouder au bar en train de me morfondre et de réfléchir avec intensité sur les solutions à la crise systémique d'un monde globalisé, alors que la soirée avait déjà si mal commencée.
D'un sursaut de fierté retrouvée, et d'une remontée gastrique due au fait d'être à jeun au moment des faits, je me redresse sur mes ergots bien décidé à faire ravaler le sourire narquois à ce jeune freluquet qui, non content de me dépasser de quelques centimètres, a l'outrecuidance d'avoir raison, parfois. C'est vrai quoi, merde! C'est quoi cette époque de mes deux où les pisseux tente de vous inculquer quelque chose à leurs ainés!
En chemin je reconnais une connasse qui avait pourrit l'un de mes concerts et décide de m'en prendre à elle plutôt qu'au boutonneux idéaliste qui me tenait lieu de famille. Malheureusement pour moi, je n'étais pas le seul à me souvenir de l'autre, et, au lieu de me voir lui démontrer par a plus b qu'il était plus qu'incorrect de hèler un artiste pendant une représentation, même si on aime pas et qu'on n'est pas d'accord avec ce qu'il dit, voilà l'odieuse qui en remet une couche sur ma pathétique prestation passée sans que je ne puisse me défendre étant donné ma locution rendue pitoyable au fil des verres. Finalement repus de cette haine ordinaire à mon endroit, je décidais de réagir en toute dignité en continuant à picoler jusqu'à ce que mes larmes goute le houblon.
Après une courte nuit agitée de mon comportement éthilique déplorable de la veille, j'étais encore empli d'une colère noire et aussi profonde que bien des décoltés de secrétaires.
Couard parmi les poltrons, je ne pu me résoudre à rediriger contre moi cette dernière vu que mon chirurgien m'a formellement interdit l'alcool avant 15h, et ce depuis un tout petit triple pontage coronarien de rien du tout à 16 ans. Il y a de ces rabats-joie je vous jure!
Las, personne n'est encore debout et je me vois assez mal réveiller la créature de rêve qui respire lourdement à ma droite et lui balancer un gros dossier juste pour pouvoir me défouler sur elle car, comme je vous l'ai expliqué plus tôt, elle me pétrifie sur place si j'ai le malheur de l'agacer, mais qu'en plus, elle est vraiment pas du matin, donc, lui prendre la tête au levé avec des angoisses vespérales me parait aussi risquer que de traverser, à poil, une savanne africaine infestée de lions et de guépards avec une tranche de rumsteak entre les fesses.
Pas facile de trouver quelqu'un sur qui vomir son désespoir quand on est amoureux, fraternel, humaniste sans être sucidaire, patron ou élu.
Et si vous y réfléchissez bien, heureusement pour vous que je ne suis ni élu, ni patron. Quand au suicide, je n'ai pas, encore, mais cet espoir n'est-il pas vain, ou pire trente! Je n'ai pas, disais-je, la notoriété nécessaire pour que cette option ne satisfasse mon égo hypertrophié. Qui se soucierait du pauvre petit chronicoeur incompris se tirant une balle dans la tête alors que l'on s'est précipité et que l'on suppute encore sur un Bérégovoy s'infligeant le même traitement contre la migraine ou dés qu'un PDG, vendeur de pommes hors de prix et non-comestibles, crève d'un banal cancer que même mon grand père aurait put avoir s'il ne s'était pas entéter à mourir jeune. Alors qui? A part une poignée de désoeuvrés qui se retrouvent ici même pour être d'accord avec moi et quelques immigrés espagnols, hein ? Personne.
Mais j'en reviens à mon politique ou mon chef d'entreprise. C'est vrai qu'à bien y réfléchir, ce sont là deux métiers où le nombre de personnes suceptibles de vous faire chier est sensiblement inférieur à ceux à qui vous pouvez pourrir la vie.
Et rien que pour ça, ça vaut le coup de faire parti du club non?
Après vous me direz que le patron dois faire face à ses employés et l'élu à son corps électoral. C'est vrai, mais ces derniers, s'ils sentent que ça pue plus la merde que l'andouillette, selon l'expression consacrée des orbites occultes, pourront toujours invoquer une force extérieur et diffuse pour se dédouaner de la délocalisation d'une usine ou de la fermeture d'un hopital.
Alors, pour nous éviter de faire dans notre froc d'énervement, ou de finir le coeur en poussière d'avoir trop pompé l'acide qui a fait place à l'hémoglobine dans nos artères emcombrées, faites comme moi, râler sur les actionnaires et les marchés, les banques centrales et commissions européennes, les traités et les institutions et continuez comme tous les autres à reporter votre aigreur sur ceux que vous ne pourrez jamais atteindre, ça vous économisera des années de psychanalyse et de médoc.
Et lâchez donc ce bulletin de vote, cette pièce de un euro et cette rose en papier fannée, vous êtes ridicule!
A bon électeur, salut.

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