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samedi 22 mai 2010

Pannes.


Bonjour à tous. Aujourd'hui je vais vous parler de pannes. Vaste sujet car des pannes il en existe tant et plus. L'une de leurs caractéristiques est qu'elles touchent indifféremment les juifs comme les antisémites. Cette spécificité inspira le fameux slogan attribué aux maquisards : « Des pannes, des pannes, oui mais des pannes nazies. » qui ne fut repris que bien plus tard par Fernandel pour vanter les mérites des spaghettis du père Lustucru.
Tous les jours, nos concitoyens vivent dans la terreur de se retrouver face à une panne et, démunis, se laissent aller à des sanglots sans retenue tant le hasard fait mal les choses pendant que nous, pauvres jouets de ce dernier, ne faisons qu'abdiquer devant ses sentences sans
appel.
Avant de vous décrire les différentes pannes et leurs remèdes, une petite définition s'impose. Et puis ça vous permettra d'apprendre au moins un truc dans cette chronique :
« Panne : nom féminin, Pièce de bois ou de métal qui, placée horizontalement sur les arbalétriers d'une toiture, en supporte les chevrons.
Tuile à emboîtement dont un côté se relève pour former un bourrelet.
Dans un port, appontement léger servant de ligne d'amarrage ou de mouillage pour des bateaux de petit tonnage. »
Vous comprendrez à la lumière de cette description que je me suis complètement gouré soit de dictionnaire, soit de mot, soit d'orthographe et que cette élucubration n'a rien à voir avec le sujet qui nous intéresse. Et bien laissez-moi vous répondre bande de mollusques accrochés à internet comme les dirigeants du PS à la retraite à 60 ans, que vous avez totalement raison mais que c'est pas une raison pour me le faire remarquer de manière aussi franche et que, lorsque que l'on est un tant soit peu éduqué, on ne coupe pas la parole à une personne qui essaie, vainement j'en convient, de partager avec vous son incommensurable savoir et qui le fait gratuitement en
plus. Bande d'ingrats !!
Bon, une panne par définition c'est quand un machin, ou un truc je ne suis pas sectaire, ne fonctionne plus. En règle générale, il existe une alternative à la panne que nous appellerons, ouvrez les guillemets : « alternative à la panne ».

La panne d'essence pour commencer. Elle survient régulièrement dans les mauvais films d'horreur, habituellement au début, quand le tueur fait ses deux premières victimes, des adolescents tout aussi crétins que non prévoyants puisque dépourvus de jerrycan de secours ou de préservatifs. Cette panne est particulière en ce qu'ordinairement il existe une incroyable quantité d'avertisseurs pour vous en prévenir : panneaux annonçant la distance de la prochaine pompe, voyant sur votre tableau de bord, réserve etc. Le seul problème est que notre planète n'est pas équipée d'un gros voyant rouge pour signifier que nous approchons de la fin du réservoir et que les stations services dans notre galaxie sont un peu plus éloignées que sur l'autoroute. Pour
nous prémunir de la panne sèche mondiale, la seule solution serait de rouler à l'énergie solaire, mais alors, comment les gros blaireaux à Mercedes cabriolet ou à moto vrombissante au feu rouge pourraient-ils faire pour se reproduire si leurs substituts mécaniques à leurs
performances sexuelles déplorables pour cause de petite bite ne roulaient plus qu'à 50 km/h.

La panne mécanique ou électronique, quant à elle, nécessitera l'intervention d'un être humain expert en la matière qui vous proposera de régler le problème que vous lui avez soulevé pour un prix n'excédant pas celui de l'hypothèque de votre demeure à laquelle il faudra ajouter l'intégralité de votre plan épargne logement, et, une fois votre machine soit-disant réparée, cette dernière n'oscillera qu'entre deux états : un coup elle ne fonctionnera pas, un coup elle
sera chez le réparateur.

La panne informatique ou de réseau, se règle de deux manières connues l'une comme l'autre pour leurs résultats prometteurs. La première consiste à vous munir de votre téléphone portable, évidemment étant donné que votre box internet/téléphone/télévision/mixeur/répondeur/machine à laver, qui clignote aussi frénétiquement qu'inutilement, est tombée en panne, et contacter le service technique de votre opérateur. Après un bon quart d'heure de Lettre à Elise en son midi ou de Barry White entrecoupée d'une insupportable voix féminine qui vous signale qu'elle met tout en œuvre pour vous connecter à votre correspondant, vous vous retrouvez face à un accent maghrépas d'ici, qui vous demandera de vous balader avec votre live/free/neuf box sous le bras dans chacune des pièces de votre logis équipées d'une prise téléphonique.
Après une heure de dialogue de sourds, l'interlocuteur parviendra à vous faire admettre que le problème vient de vos ondes négatives et qu'il faut recommencer l'ensemble des opérations de test dans le désordre pour vérifier que VOUS n'avez rien oublié.
Quand, la bave aux lèvres et les dents grinçantes, votre communication sera coupée faute de batterie de portable, vous pourrez passer à la seconde méthode. Cette dernière consiste à faire abstraction de votre enveloppe charnelle et à vous lancer dans une séance de méditation profonde, afin d'entrer en communication avec votre matériel informatique défectueux par voie WiFienne. Si à l'issue de deux jours de jeûne et du sacrifice de votre premier né aux divinités du numérique, vous n'obtenez toujours aucun résultat, brûlez l'ensemble de vos possessions terrestres dans les flammes purificatrices de la rédemption, et allez vous faire crucifier sur le mur du cyber-café le plus proche.

Il nous reste encore à voir la panne sexuelle et la panne d'oreiller. Ces deux-là ont en commun le lit et le fait qu'une partie ou l'ensemble du corps ne peut plus se redresser. L'une comme l'autre auront des conséquences sur la vie sentimentale et professionnelle de la victime. A noter qu'elles ont toutes deux pour solution l'absorption de pilules miracles qui ont prouvé leur totale inefficacité à régler le problème en question mais permis à des revendeurs de Smarties peu scrupuleux de se remplir les poches grâce aux riches bande-mou.

Je parlerai bien d'une dernière qui me tient particulièrement à cœur, la panne d'or du festival des pannes, la panne d'inspiration, qui ne se soigne pas. A part si l'auteur décide de lister l'ensemble des pannes auxquelles il n'a jamais eu affaire.

Je te jure chérie... c'est la première fois que ça m'arrive...

vendredi 14 mai 2010

Hommage à Pierrot en Fa mineur.


Mon très cher Pierre,
J'ai conscience du saugrenu de la situation mais tu avoueras que toi-même, tu as déjà usé de ce stratagème pour expier un sentiment contraignant ou pour t'adresser à un fantasme.
Je t'écris cependant cette lettre que je ne publierai peu-être jamais (ben voyons !! comme si j'allais me priver de montrer mon cœur gratis alors que tu te faisais rétribuer pour dévoiler ton cul).
Je disais donc que je t'écrivais cette lettre que tu adoreras détester, depuis ton tombeau au Père Lachaise, où tu dois te reposer dans une paix somme toute relative vu la haine que tu vouais à la mort, et l'emplacement de ta sépulture, en face de celle de Chopin excusez-moi du peu, un autre génie non pas des lettres mais des notes, également emporté par la maladie relativement jeune.
Si je me décide enfin à t'écrire ces quelques mots posés sur un Moleskine aux feuilles beiges à l'aide d'un crayon de papier, enrobé de valse triste et de Picon Bière, dont la délicieuse amertume n'a rien à envier aux larmes que je pourrais verser, ce n'est pas pour te louer, ou prendre ton fantôme à témoin des malheurs du monde en général et des miens en particulier. Non, si je m'adresse directement à toi, en me permettant au passage de te tutoyer, alors que tu ne soupçonnes pas mon existence et que je sais tout ou presque de ton œuvre, c'est pour te dire que je te quitte.
Non n'insiste pas ma décision est prise. Je ne peux plus continuer comme ça à tenter de faire ressembler ma vomissure indigeste à tes envolées lyriques, mes rots convulsifs de jeune attardé du vingt et unième siècle à ta voix rauque et sombre de l'époque où tu sévissais dans le poste, et mes pauvres flatulences de pétomane introverti à tes calembours magistraux... J'en ai fini !
Pourtant je t'ai aimé. Depuis les premier bourgeons de mon adolescence trouble où j'étais persuadé de faire partie d'une élite et d'avoir l'air intelligent parce que je comprenais l'essentiel de tes tirades et que j'appréciais cette façon de dire couille bite ou merde sans
jamais avoir l'air vulgaire.
Oui je t'ai aimé, et ce jusqu'aux prémices de mes balbutiements chroniquaux, bonjour le pléonasme, qui m'ont amenés à te pomper allègrement et de manière maladroite pour faire rire mes copains et faire réagir les cons.
N'y vois pas un vampirisme éhonté de ton talent que je jalouse mais un hommage à l'homme des belles lettres que tu fus. Et le problème avec les fûts c'est que les feux y restent souvent coincés tant le trou de ces derniers sont étroits.
Je ne vais pas non plus me confondre en excuses pour m'être inspiré de ta verve acide étant donné que le propre d'une lettre de rupture est de reprocher au destinataire ce que l'expéditeur n'a jamais pu assumer.
Si je ne te lis plus ni ne t'écoute à l'issue de ce petit texte, ta voix résonnera encore dans chacune de mes chroniques tant leur fondation repose sur toi Pierre Desproges.
Avec toute l'humilité et la sympathie d'un écrivaillon vivant dans ton ombre, adieu.

La suite

En lui laissant le dernier mot car il le mérite bien...
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Ahahah ça cherche le clash?
D'abord et avant tout je trouve le parallèle entre la Chine et l'Iran d'une part et la France de l'autre est non seulement ridicule mais en plus honteux. Aucun bloqueur en France ne risque de se faire tabasser, interner dans un lieu tenu secret, torturé puis exécuter...
Ensuite je me dois de retirer mon "hippie pouilleux" qui fait il est vrai assez réac!

Ce que je reproche au blocus c'est pas le fait qu'il fasse chier, mais qu'il oblige tout le monde à supporter une opinion. Si demain des fachos bloquent ma fac car ils trouvent qu'elle compte trop de noirs, je serai considéré comme d'accord car je ne serai pas rentré.

Par ailleurs le blocus est par essence une mesure violente qui implique un rapport de force purement physique: la seule chose qui m'empêche de rentrer dans ma fac c'est les 15 malabars devant l'entrée, pas leur légitimité. Au niveau de la méthode, cela relève plus du banditisme, et c'est parfois utilisé par des bandits (en Italie la mafia y fait fréquemment usage en intimidant des travailleurs de venir au travail afin de faire s'effondrer l'entreprise). La comparaison est forte et peut paraître exagéré mais je ne parle que de la méthode.

Je n'ai jamais écrit ou sous entendu que la valeur d'un combat dépendait de la quantité de sang versé. Par ma phrase "la gréve et la manifestation sont des moyens d'action légitimes et justifiés, qui ont mérité chaque litre de sang versé pour les obtenir", je signifiais que le blocus ne saurait être considéré comme un moyen de lutte aussi légitime que la grève et la manif. C'est tout.

Le costume ne refléte pas si souvent que ça la pensée de son propriétaire. Et heureusement! On peut être en costard, PDG, avec un bon revenu et soutenir les luttes sociales. En affirmant le contraire tu te comportes comme ces petits vieux qui serrent leur sac à main à la vue du moindre jogging, ces flics qui sortent leur sifflet à la moindre casquette ou ces cons qui traitent les gonzesses de salopes parcequ'elles portent une jupe.

13 MAI 2010 10:51
Blackagar Boltagon a dit…
Désolé j'ai mal formulé: "D'abord et avant tout je trouve QUE le parallèle entre la Chine et l'Iran d'une part et la France de l'autre est non seulement ridicule mais en plus honteux. Aucun bloqueur en France ne risque de se faire tabasser, interner dans un lieu tenu secret, torturER puis exécuter..."

De rien pour le commentaire au fait

13 MAI 2010 10:53
FX a dit…
Alors je dois te rendre hommage sur plusieurs points et te montrer, tout de même, un désaccord profond sur certains autres.
Pour commencer, il est rare de trouver sur internet des personnes susceptibles d'engager un débat intéressant sans verser dans l'amalgame ou la caricature et pour ça je trouve que tu fais preuve d'un redoutable sens critique que j'admire.
Bon je vais pas non plus te passer de la pommade parce que tu as fait mouche et que je l'avoue je suis allez un peu loin sur les comparaisons intercontinentale.
Cependant le personnage dont je me permet d'enfiler le costume de temps en temps sur ce blog n'est rien d'autre qu'un râleur à la solde des bolchéviques qui fustige à grand coup de cliché pour essayer de faire rire (des fois) et de faire réfléchir (peu-être.)
Je vais donc lui laisser la paroles de manière libre et sans interruption pour qu'il te donne SON point de vue.

Non mais espèce de sous-étudiant de HEC, veux-tu que je te rappel les innombrables cas d'étudiants maltraiter par la police, embarqués souvent sous le seul motif d'avoir gueuler un peu plus fort que les autres. Et je ne sais pas ou t'as été pécher que les étudiants, le plus souvent sous-alimentés, étaient taillés comme des bûcherons Irlandais. La plupart que j'ai put croiser au long de ma carrière universitaire étaient plus sec que des sandwichs somaliens et ne se servaient en générale pas de leur corps malingres pour bloquer les issues de leur Fac mais uniquement de chaises et de tables.
Quant au sac à main Versace qu'un ami napolitain m'a offert pour sévices rendues et qui me va à merveille, je te ferais remarquer qu'il me permet d'y ranger matraque et gourdin au cas ou je croiserais un vieux en liberté sur la voie publique.

Allons mon cher Blackagar... restons-en là pour la bataille par commentaires interposés. Je ne veux ni faire admettre une vérité absolue ni vendre mon opinion. Je conclurais que ce fut un réel plaisir de deviser avec toi sur cette problématique du blocage des universités mais je pense que nous seront à jamais en désaccord et qu'il ne faut pas prendre pour argent comptant les digressions oiseuses du présent blog qui ne sont faîtes, je le répète, que pour tenter de faire rire.
Encore une fois, merci pour les commentaires.

13 MAI 2010 15:09
Blackagar Boltagon a dit…
Voila une attitude que je qualifierai de responsable et de fort sympathique. On serait pas sur Internet je te serrerai la pince!

Bonne continuation, bon courage pour le blog! Ce fut en effet sympatoche de deviser avec quelqu'un maîtrisant correctement la langue française et sachant argumenter de façon correct (c'est hélas rarissime sur internet...)!

Bisous

mercredi 12 mai 2010

Les justiciers de l'Internet.

Ca faisait longtemps... je vous laisse en profiter gaiement :
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Blackagar Boltagon a dit…

Oh trop mignon,un peu de démagogie ça a jamais fait de mal à personne hein? Le blocus est une mesure par essence anti-démocratique et contraire aux droits fondamentaux de la personne humaine. Autant la gréve et la manifestation sont des moyens d'action légitimes et justifiés, qui ont mérité chaque litre de sang versé pour les obtenir, autant tout ce qui est blocus et piquets de grève sont des mesures indignes de tout démocrate. Il n'y a pas de lutte si les gens n'ont pas eu le choix de lutter. Mais bon après c'est sûr que c'est plus facile de balancer de l'idéologie de bistro à base de "les gens sont devenus des tapettes, ils veulent plus faire de blocus et il portent des slims..."
Ah et les clichés sur costume:connard futur cadre, passé 14 ans c'est bon... Les mecs qui ont fait bouger le plus de trucs c'était pas des ptits hippies sapés comme des pouilleux...
8 mai 2010 02:37
FX a dit…

Haaaa... Enfin un commentaire qui dénonce et qui combat des clichés par d'autres clichés. "Les mecs qui ont fait bouger le plus de trucs c'était pas des ptits hippies sapés comme des pouilleux"
Encore que là je ne sois pas en face d'un tout puissant anonyme qui distille avec le courage des sans nom ses conseils pour m'apprendre à écrire ou à penser. Je te dois bien ça.
Maintenant pour la réponse, car il y en a une, je ne suis pas tout à fait sûr que l'on puisse juger de la valeur d'un combat à la quantité de litres de sang versé, sinon il me semble que certains étudiants d'Iran, de Chine ou même de France, auraient suivant ta logique tout autant le droit de bloquer leurs universités que les salariés leurs usines.
Le blocus est voté en assemblée générale et permet notamment à certains étudiants bousiers qui souhaiteraient s'investir dans un combat quelconque, de pouvoir le faire sans sanction financière (au même titre que les jours de grèves payés qui tendent il faut l'avouer à se raréfier). Certes les blocages de fac, ça fait chier, mais ça a le mérite de mettre tout le monde sur un pied d'égalité et de toute façon une lutte qui n'emmerde personne ne vaut pas la peine d'être défendue.
Sur les costumes, et pour en finir avec mes remarques, je comprends que tu te sentes à l'étroit dans celui que tu arbores étant donné qu'en général ce dernier reflète la pensée de son propriétaire.
En attendant, merci pour ton commentaire.

mardi 11 mai 2010

"Poils et tics" recalé sur le blog de MediaPart

Je cris pas à la censure, ils se protègent et c'est normal.
Mais je tiens tout de même à diffuser ce mail pour que vous soyez au courant que l'on ne dit pas ce que l'on veut où l'on veut. Je me permet de ne pas vous donner le nom de la personne qui a rédigé ce mail étant donné que je ne lui ai pas demandé son avis quand à la diffusion de cet extrait :
"Bonjour

Compte-tenu du non-respect de la charte par votre billet, et en particulier du point suivant:

«Vous
vous engagez à ce que vos contributions soient dénuées de : propos injurieux, diffamatoires, ou portant atteinte à la vie privée,
au droit à l'image, ou aux droits de la personnalité de quiconque; »

nous avons décidé de le dépublier.

Bien cordialement"

Ma réponse :
Merci de me prévenir. Je veillerais à l'avenir à modifier mes éléments de language injurieux en paroboles subversives pour éviter d'enfreindre la chartre du blog.

Cordialement.

Chronicoeur Haineux.

samedi 8 mai 2010

Poils et Tics


Bonjour. Alors j'en remettrais bien un coup sur les politiques, déjà parce que je les déteste vraiment, mais également pour que vous, animateurs et auditeurs de la présente émission occupés à vous fourrager les cavités nasales pour y dénicher d'improbables magots, vous puissiez comprendre pourquoi la politique est un monde où la trahison est le maître mot et où les amis se monnayent à coup de soutien de campagne et de soupers onéreux.
Aujourd'hui, je vais laisser aller ma diatribe à démonter le plus influant des spin doctor du président.
Le « kärsher », c'est lui, « casse toi pauvre con », encore lui, ou le plus récent « fais pas le malin », toujours lui, et surtout n'oublions pas le fameux extrait du discours de Dakar, ouvrez les guillemets et mettez-vous à genoux, c'est le président qui cause : « L'homme noir n'est pas entré dans l'histoire. »
Faut en avoir une grosse paire pour balancer ça devant les dirigeants des anciennes colonies françaises.
La liste ne serait pas complète si j'oubliais la plus belle de toutes, prononcée devant les Haïtiens après la catastrophe qui nous a tous permis de situer enfin cette satanée île sur une carte. La première visite d'un président français depuis 1804 sera marqué par cette magnifique phrase que je qualifierais d'historique :
« mourir, c'est pas facile... »

L'auteur de toute ces tirades dignes de figurer au panthéon des discours ratés n'est autre que Henri Guaino, sémillant et influant conseiller présidentiel.
C'est donc lui que je vous propose de mieux connaître aujourd'hui.
C'est bien la moindre des choses étant donné que c'est lui qui dirige le pays.
Son C.V. pour commencer.
Né il y a pas mal de temps dans un endroit peu fréquentable, certaines sources affirment qu'il aurait vu le jour à Arles, d'où une certaine fascination pour l'Arène en générale et les Rois à talonnettes en particulier.
Henri ne connaît pas son père, ce qui lui permet de se raccrocher aux choses de la mère. Il ne devra sa survie qu'à deux de ses qualités qui constituent à ce jour son savoir faire éminemment apprécié du président de la république.

Le premier de ses talents consista à lécher les pompes des plus petits et plus nerveux de ses camarades.
Le second fut d'écrire pour ses coreligionnaires peu habitués à manier le verbe, des poèmes et des lettres d'amour enflammées pour que ces derniers puissent séduire la gent féminine leur permettant d'obtenir des séances de montrage de zigounette et de foufounettes dans les toilettes du lycée Ampère de Arles.

Tel un Cyrano des bacs à sables, Henri se lança à corps perdu dans cette entreprise, jusqu'à ce que deux de ses clients réguliers, courtisant la même Arlésienne à gros lolos, s'aperçurent du repompage du discours du premier sur le second, ce qui occasionna, vous vous en doutez, une distribution de tartes pour les deux amoureux transis.
La nouvelle se répandit comme un trainée de poudre blanche très appréciée dans la cours de récréation et l'on ne tarda pas à se rendre compte que l'ensemble de ces essais suivaient le même schéma et qu'ils ne différaient les uns des autres que de quelques mots. Dans une légitime colère, Henri Guaino se fit copieusement casser la gueule .

Il passe à l'ENA et se lance dans la politique en réécrivant les interviews de Jacques Chirac durant sa campagne de 1988 (« Le bruit et l'odeur » pour ceux qui n'étaient pas nés) il passera de Seguin à Pasqua avec l'aisance qui caractérise les hommes assoiffés de pouvoir. Il récidive avec Chirac en 1995 sur le thème la fracture sociale.

Il rencontre Nicolas Sarkozy durant la campagne présidentielle de Edouard Baladur au cours de laquelle il se lie d'amitié avec le jeune loup en usant de la cire et de sa langue de bois pour faire reluire les souliers vernis du futur président.

En 2007 c'est la consécration, il est l'unique rédacteur des discours de Sarko.
Bourré de tics et de cliché, il inspirera au candidat le fameux mouvement d'épaule lors de leurs séances de répétition.
Doté d'un physique ingrat et d'une dialectique peut assumée, il jouera l'Arlésienne jusqu'à la deuxième année du quinquennat où sa trogne boursoufflée se verra sur tous les plateaux de télé et de radio pour nous apporter la bonne parole présidentielle.

Et depuis plusieurs mois... plus rien.
Rien de bien étonnant pour cet homme de l'ombre. Je ne souhaite qu'une chose, c'est que ce salopard imbu de sa personne, raciste et incompétent, qui n'hésite pas à refourguer des pans entiers de ses discours déjà réalisés les mois précédents, prenant les français pour des veaux sans mémoire incapables de se révolter quand on les mène à l'abattoir, continuera à distiller ses bons conseils à son hyperactif de copain pour qu'enfin on puisse s'essuyer les pieds sur leurs gueules et que l'on passe à autre chose.
Pour finir, écrire des discours, c'est bon pour la carrière et le porte-monnaie, on le savait, mais ce qu'Henry et Nico ne savent que peu, c'est que fermer sa gueule de temps en temps ça coûte pas un rond et ça fait du bien à tout le monde.

dimanche 2 mai 2010

Décrépitude


Mes amis, je vais mourir.
Je le sais, je le sens, c'est pour moi la fin du voyage.
Les premiers signes avant-coureurs de ma décrépitude me sont parvenus il y a de cela quelques semaines.
Au sortir de l'hiver, mes dents ont commencé à se gâter m'obligeant à un rafistolage buccal après devis auprès d'un organisme assermenté.
Heureusement les progrès de la science me permettent encore d'arborer un sourire émail diamant aussi factice que la poitrine de la pauvre jeune fille, enfin à 2000 euros la passe peut-on parler de pauvreté, dont les services spéciaux furent offert en cadeau d'anniversaire à un footballeur, Franck Ribéry, qui soit dit en passant mériterait un bon ravalage de façade et un bon coup de pied dans les couilles et non pas l'inverse, bien plus agréable le soir que souffler ces bougies.
Si je vous parle de ma déchéance c'est pour deux raisons essentielles.
Pour commencer je suis misanthrope. A tel point que je ne saurais supporter le regard réprobateur de mon propre reflet dans la glace. Ensuite, la fabuleuse créature qui a l'immense honneur de partager mes nuits, soirées et week-end et qui, je le signale aux personnes que pourrait intéresser la vie d'un enfant du siècle beau comme un camion et rutilant comme un dieu, se trouve être ma cadette de quelques
années, 6 pour être exact ; et bien cette cruelle a trouvé judicieux lors d'un papouillage crânien dont je suis friand de me faire remarquer la présence inopportune d'un cheveu qui n'avait plus sa fraîcheur d'antan et dont la couleur nacrée ne traduisait que l'avènement de ma fin prochaine.
Devant mon incrédulité, ma tendre concubine procéda d'un coup sec à l'ablation de l'excroissance capillaire pour me prouver sa bonne foi et se lancer dans une courte mais franche séance de foutage de gueule à mon endroit, moquant du haut de l'arrogance de ses vingt ans à peine révolus le début du pourrissement intérieur dont j'étais l'innocente victime.

Jean Paul Sartre, devisant avec Simone de Beauvoir lors d'un pompeux dîner suivant la clôture d'un numéro de Libération :"On est bien peu de chose!!", et Momone de rétorquer : "Ça c'est vrai ça." et j'attends de pied ferme un démenti.

Pour en revenir à mon histoire, la douleur physique suivant l'amputation de cette partie de moi en train de dépérir réveilla les démons enfouis au plus profond de mon être. Je commençai à mollir aux endroits plus souvent habitués à la rigidité, et à me raidir sauf là où c'est que c'est bon, mon cœur se mit à tressaillir et à se durcir au même titre titre que mes artères, bref je me mis à guetter la mort
au tournant d'un malaise.

Alors, la plupart d'entre vous me soutiendront que c'est normal, que je me fait un petit flippe pré-trentenaire, que j'ai encore du temps, et autres arguments aisément démontables sans tournevis ni vertus.
A ces censeurs du malaise existentialiste je répondrai que, s'ils sont plus jeunes que moi, ils ne savent pas de quoi ils parlent, et que, à l'inverse des hommes politiques ou des chroniqueurs de chez Ruquier, quand on ne sait pas de quoi on parle, on ferme gentiment sa gueule et on laisse parler les grandes personnes.
A l'opposé, s'il s'agit d'interlocuteurs plus âgés, je leur dirai que le fait qu'ils acceptent leur décomposition vers le néant ne me dispense nullement de me plaindre allègrement de la mienne, Non MAIS !!!
La seule chose de rassurante dans le constat pathologique de mon gâtisme naissant est qu'il me permet de mieux saisir les modifications profondes de mes habitudes ces dernières semaines.
Je comprends maintenant mieux pourquoi je ne supporte plus que mes voisines du dessus se permettent d'inviter chaque vendredi soir une flopée de courtisans à nuque rase et voix rauque, dotés de goût musicaux approximatifs et d'un vocabulaire à faire passer Steevy pour un membre de l'académie française.
Je saisis enfin mon dégoût de la jeunesse en générale et des connards en slim en particulier. J'admets mon attirance profonde pour l'ordre et la sécurité dont je ne cesse de vanter les mérites et les efforts au long de ces chroniques.
En résumé, la vieillesse est un naufrage et mon bateau prend la flotte.